Gabon : la guerre des clans au PDG bientôt réglée à la Cour constitutionnelle

La querelle interne qui mine le Parti démocratique gabonais (PDG) prend désormais une tournure institutionnelle. Saisi dans le cadre du bras de fer opposant les camps d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue et d’Angélique Ngoma, le dossier est entre les mains de la Cour constitutionnelle, propulsant le conflit bien au-delà du simple cadre partisan.
Depuis plusieurs semaines, les deux factions revendiquent la direction légitime de l’ancien parti au pouvoir. Pour Ali Akbar Onanga Y’Obegue, c’est une affaire entendue. Se fondant sur sa nomination antérieure par Ali Bongo, il affirme rester le secrétaire général légitime du PDG. Il voit dans la saisine de la Cour constitutionnelle une confirmation de son autorité. « La justice a parlé, le droit triomphe de l’usurpation », s’est-il félicité, estimant que le verdict lui est favorable et l’autorise à mener les investitures pour les prochaines élections législatives et locales prévues en septembre.
Une interprétation que rejette catégoriquement le clan Ngoma. Toujours en poste au siège national du PDG, ses membres dénoncent une manipulation des faits juridiques. Ils rappellent que c’est de leur initiative que le tribunal de première instance de Libreville a été saisi en référé. En date du 25 juillet 2025, ce dernier a soulevé une exception d’inconstitutionnalité, suspendant ainsi provisoirement l’examen de fond et transférant l’affaire à la Cour constitutionnelle.
« Le tribunal n’a pas encore statué », insiste un porte-parole du camp Ngoma. « Toute prétendue décision définitive est prématurée et relève d’une stratégie de communication orientée, visant à influencer l’opinion et le processus électoral en cours ».
Le différend, désormais logé au sommet de la hiérarchie judiciaire, illustre la complexité du conflit au sein du PDG, à quelques semaines du dépôt officiel des candidatures. Tandis que la haute juridiction examine l’exception soulevée, chaque camp tente d’imposer sa légitimité dans les instances du parti et auprès des autorités électorales.
Une chose est certaine : la bataille du PDG dépasse désormais le cadre des réunions politiques pour s’inscrire dans une lutte d’interprétation juridique à forts enjeux politiques.